Peu avant la Première Guerre mondiale, un jeune voyageur s’égare dans les hauteurs de la Haute-Provence. Il y rencontre un berger solitaire, Elzéar Bouffier, qui reboise en secret cette terre aride et inhospitalière, en semant des glands. Au fil des années, une forêt voit le jour et la vie reprend progressivement son cours.
Hymne à la nature et leçon d’humanité, L’homme qui plantait des arbres associe deux grands auteurs, tous deux empreints d’humanisme et d’écologie : l’écrivain Jean Giono et le réalisateur Frédéric Back. Ce dernier, en recourant à une technique d’animation originale (dessins réalisés au crayon de cire) livre une adaptation fidèle et sublimement illustrée de la nouvelle de Giono.
La beauté du film réside autant dans son animation pleine de douceur (les formes épurées et les couleurs tendres semblent être mues par un unique mouvement lent et calme) que dans le texte narré par la voix unique de Philippe Noiret. Mais l’un des éléments forts du film reste le personnage extraordinaire d’Elzéar Bouffier, né de l’imagination de Giono : ce berger solitaire et sans culture qui, avec dévotion et patience, fait renaitre en plein désert une forêt, des ruisseaux, les animaux et puis les hommes. Il pourrait s’agir là de l’œuvre de Dieu. C’est pourtant celle d’un être simple, qui agit de manière désintéressée (ce qui renforce sa grandeur d’âme). En marge de la société et des guerres qui ravagent le monde, Bouffier symbolise l’unification de l’Homme avec la Nature. On ne peut qu’être touché par la grâce de ce personnage hors du commun. Il y a ici une vraie leçon écologiste : l’attachement à la terre, l’importance de la nature comme source de toute forme de vie, dont le socle sont les arbres et ceux qui les plantent.
Esthétiquement abouti, émouvant et nécessaire, ce petit bijou de l’animation ravira les petits comme les grands. Un chef-d’œuvre à (re)découvrir !
Lire la suite MasquerL’homme qui plantait des arbres a obtenu une quarantaine de récompenses cinématographiques, parmi lesquelles le Grand prix au Festival international du cinéma d’animation à Annecy en 1987 et l’Oscar du meilleur film d’animation en 1988.
A l’instar d’Hayao Miyazaki, Frédéric Back fut un fervent écologiste qui maintint une cohérence entre ses convictions et son art : on retrouve dans son œuvre plusieurs thèmes récurrents tels que la violence faite à la nature ou la barbarie humaine. Des thèmes certes durs mais abordés avec poésie et optimisme. C’est en 1974 que Frédéric Back découvrit dans la revue Le Sauvage la nouvelle de Jean Giono. Back ayant lui-même planté près de 30 000 arbres au cours de ses activités au sein de la SVP (Société pour Vaincre la Pollution), il décida alors de porter le texte à l’écran.
Lire la suite Masquer- Le site officiel du réalisateur Frédéric Back : http://www.fredericback.com/
- Un document pédagogique sur L’homme qui plantait des arbres : http://www.fredericback.com/ateliers/homme2/trousse_homme.pdf
- Frédéric Back : grandeur nature de Phil Comeau (Canada, 78 min, 2012), un documentaire sur l’œuvre de Back et son engagement pour l’écologie.
Nous conseillons ce film à partir de 6 ans. Les enfants plus jeunes auront sans doute plus de difficulté à saisir toute la subtilité du texte de Giono.